Jacques Niederer
Genève, Toronto
Tous les radiophysiciens des années 60-70 doivent beaucoup à Madame Andrée Dutreix. Elle et son mari, Jean Dutreix, ont été les pionniers reconnus et admirés de la physique des radiations appliquées à la radiothérapie.
C’est Andrée Dutreix qui nous a appris le métier. Pour ma part, le temps de ma formation à Villejuif fut une période inoubliable tant sur le plan scientifique que sur le plan des amitiés solides que j’ai pu faire à l’Institut Gustave Roussy. Hélas, beaucoup d’amis de cette période nous ont malheureusement quittés, bien avant notre vénérée patronne.Peut-être qu’avec ses 94 ans, cette Grande Dame a estimé qu’il était temps de tirer aussi sa révérence, de disparaître physiquement pour ne laisser aux survivants que de bons souvenirs. Non seulement je suis fier d’avoir fait partie de ceux et celles qui ont eu le privilège de connaître et travailler avec Madame Andrée Dutreix, mais de plus, je lui suis redevable. En effet, c’est grâce à elle que j’ai pu étudier à Toronto dans le service de Jack Cunningham pendant qu’Henry Bouhnik, un membre important de son service, me remplaçait à Genève. C’est encore elle qui a poussé les quelques physiciennes et physiciens de l’époque à créer la Société des Physiciens d'Hôpital d'Expression Française (SPHEF), devenue par la suite la Société Française de Physique Médicale (SFPM).
Pour tout cela, merci Madame Dutreix. Nous ne vous oublierons pas.