Pourquoi ce blog ?

Nous publions ici les nombreux témoignages reçus dans les jours qui ont suivi le décès d'Andrée Dutreix. C'est aussi l'occasion de retracer et d'illustrer le parcours de cette femme, dont les qualités humaines et scientifiques sont unanimement reconnues et qui a été à l'origine du développement de la physique médicale en France.

Montserrat Ribas
DEA Toulouse 1972, Présidente SEFM 1988

J'ai toujours eu une grande admiration et un grand respect pour Mme Dutreix. C'est pour cette raison que lorsque j'étais présidente de la SEFM, je lui ai adressé cette lettre en hommage à sa retraite. Et elle m'a répondu.

 Pr Jean Bourhis
Chef du service de Radio-Oncologie, Hôpital Universitaire de Lausanne

Pionnière, visionnaire et formidablement charismatique, telle est la perception que j’ai eue d’Andrée Dutreix lorsque nos routes professionnelles se sont croisées en 1985, alors qu'elle partait en retraite et que je débarquais jeune interne en radiothérapie à l’Institut Gustave Roussy… Andrée Dutreix a été la première physicienne médicale totalement dédiée à la radiothérapie en Europe. Dans les années 60, elle a été pionnière en introduisant l’informatique pour calculer la distribution des doses de radiothérapie au patient … une véritable révolution !... Tout au long de sa carrière elle a largement contribué à propulser notre spécialité vers le haut en apportant la précision nécessaire pour in fine n’irradier que les tumeurs en touchant le moins possible aux tissus sains... Beaucoup d’admiration et, en hommage, un grand merci ! Nous ne l'oublierons pas. 

Joanna Izewska
Former head of the IAEA Secondary Standard Dosimetry Laboratory

 
I met Andrée Dutreix in Leuven, Belgium, in 1994. On her and Emmanuel van der Schueren’s invitation I joined the Leuven team working in a project dedicated to dosimetry audits in radiotherapy centres of three Central European countries (Czech Republic, Poland and Hungary). The project called EROPAQ was supervised directly by Andrée who was a visiting professor at the University of Leuven at that time.

Christine Haie-Meder
Radiothérapeute

C’est avec émotion que j’ai appris le décès de Madame Dutreix.

Grande dame de la physique et de la curiethérapie, elle a dispensé son savoir à travers le monde entier et, bien sûr, dans son service à Gustave Roussy. Jeune assistante dans le service de Curiethérapie de l’IGR, j’ai énormément appris lors de ces « réunions dosi » du soir auxquelles assistait régulièrement Madame Dutreix. Le système de Paris y était décliné avec maestria par ses soins. Sa rigueur, ses qualités d’enseignante et son pragmatisme étaient impressionnants. Le caractère strict de ce système, largement initié par ses soins, était discuté et éventuellement remis en question devant des situations cliniques un peu complexes. Son enseignement, couplé à celui des autres physiciens, en particulier Edith Briot et André Bridier et associé à l’expérience clinique de Monsieur Chassagne et d’Alain Gerbaulet était extrêmement enrichissant. Il a permis la progression des concepts déjà très innovants pour l’époque et servi de socle au développement ultérieur de la curiethérapie.

 Constantin Kappas
DEA Toulouse 1979, Professeur de Physique Médicale, docteur honoris causa à l'Université de Thessalie, Grèce

J'ai eu la chance de l'avoir comme professeure en 1979 pendant mon DEA au Centre de Physique Atomique de Toulouse. J'ai continué à être chanceux, car je l'ai retrouvée à Paris pendant plus de 6 ans en tant que conseillère et amie pendant mon parcours de chercheur en physique médicale. Je la remercie sincèrement. Elle a toujours été très attentive à mes travaux.

Jean-Marc Cosset
Radiothérapeute

Arrivé en 1973 dans le service de Jean Dutreix, le tout jeune interne que j’étais ne pouvait manquer d’être (très) impressionné par la grande (dans tous les sens du terme) « Patronne » de la Radiophysique de l’Institut Gustave Roussy (IGR).

Edith Briot-Poumarede
DEA Paris 1967

Chère Andrée

Permettez moi de vous appeler ainsi.
Alors que nous partagions d’agréables moments dans votre maison de l’ile d’Yeu, vous m’aviez demandé de vous appeler « Andrée » et non plus « Madame ». L’immense respect que je vous portais m’avait empêchée de vous obéir, et aujourd’hui je m’y résous.